Ali Moein

« Oiseau, par ton vol tu as brisé la cage ; Pour ta liberté,
tu as pris ton envol et déchiré cette cage, faite des chaines les plus dures.
Nous te savions le meilleur conteur, et nous demandons Comment le silence recouvre à ce point la terre.
Une blessure soudaine a brisé mon cœur, mais tu n’es pas Homme à briser le cœur de ses amis, Homme à briser mon cœur.
Les camarades florissaient, âme exceptionnelle, ils étaient si heureux. Les camarades sont, de tristesse, forcés à partir.
Tu t’es envolé, t’es élevé et répand ta lumière sacrée depuis les cieux, Abandonnant la terre mondaine, emplie de tristesses pour les hommes.
Ô lumière de la compagnie des saints, Mo’in, je m’adresse à toi. Sois heureux là-­bas, gai et joyeux, ton essence est supérieure. »

— Dr. Mohammad Mo’in

Célébrons la chance d’avoir eu un mari, un père, un grand-­‐père, un ami, un frère unique. Le monde est plus pauvre aujourd’hui sans lui.

Ali Moein

Il nous a appris que l’homme dispose librement de sa propre destinée. Toutes les raisons nous empêchant de la réaliser ne sont que des excuses – la sainteté consiste à se donner les moyens de sa propre élévation. Nous avons grandi dans la certitude infaillible qu’il avait en nos capacités, et dans la confiance sans bornes qu’il remettait en nous.

Il nous a appris le peu d’importance qu’ont les choses de ce monde, et la différence entre le détachement et l’ascèse : il convient de n’attacher de l’importance qu’à ce qui en a, et bien peu de choses méritent que l’on si attache. Ce qui mérite notre attachement mérite en revanche qu’il soit entier et sans limite.

Il nous a appris à célébrer la vertu où elle se trouve, et ne pas perdre de temps quand elle est absente. Traiter l’humanité comme un fruit dont on jette les écorces qui ne servent à rien, pour se concentrer sur le cœur. Attacher plus d’importance à la parole qui est dite qu’à celui qui la dit, plus d’importance à l’essence et moins aux apparences.

Il nous a appris que l’homme doit connaître et respecter sa propre valeur. Les honneurs de ce monde valent moins que la paix de notre conscience, et notre essence divine implique plus de devoirs que de libertés. Le vrai jugement doit venir de l’intérieur, et pas de l’extérieur. Nous devons mener nos vies avec dignité.

Ali Moein

Ali Moein

Il nous a appris la justice, en montrant que l’on peut agir sans jamais faire de compromis, que la droiture et la franchise sont le seul chemin de vie ne souffrant aucun reproche. Nous ne devons jamais douter de nos valeurs, et toujours remettre en causes nos opinions.

Il nous a appris à être généreux, sans jamais attendre de reconnaissance. Il nous l’a appris par son exemple, en construisant une maison pour son frère avant même de posséder la sienne ; en finançant les études de 21 étudiants, dont il a toujours refusé qu’ils ne le rencontrent.

Il nous a appris à vivre avec amour. Parce qu’il y a un chemin entre deux cœurs qui dépasse toutes les limites de la vie matérielle. Parce qu’il nous disait que nous étions tout ce qu’il avait dans sa vie, et qu’il était tout ce que nous avions dans les nôtres. Parce qu’il allait mieux en nous entendant, en nous voyant. Orphelin élevé par son grand-­‐père, il a aimé autant qu’il avait été aimé, transmis autant qu’il avait reçu.

Vers qui nous tourner quand la seule personne au monde pouvant nous empêcher de pleurer est justement celle que l’on pleure ? Rien ne remplacera son regard, sa quiétude, et sa paix.

Trente ans après sa mort, son frère, le Docteur Mohammad Mo’in, est resté avec lui en permanence. Il avait écrit à son sujet : « ses vrais amis ont montré que la mort physique n’a pas mis fin à ses jours ; au contraire, elle lui a accordée une vie éternelle. » C’est encore une fois son exemple que nous suivrons, en célébrant cette vie éternelle.

« J’ai changé le monde en paradis,
avec des mots tels des jardins.
En vérité, personne n’avait encore osé
Planter de si belles graines, planter de si belles graines. »

— Ferdowsi